L’idée reçue selon laquelle toutes les personnes trans savent qu’elles sont trans et transitionnent avant leur puberté est totalement erronée. Comme l’indique ce schéma (même source que précédemment), 67 % des personnes trans débutent leur transition entre 18 et 34 ans.
Peu importe votre âge, il n’est jamais trop tard pour commencer. Les personnes trans se découvrent ou bien trouvent le courage de démarrer une transition à tout âge. Chaque parcours de vie est différent.
« C’est trop tôt ! »
On n’est jamais trop jeune pour comprendre qui l’on est et qui l’on veut être. Qu’iels aient 5 ou 12 ans, les enfants qui affirment que leur genre n’est pas celui qui leur a été assigné à la naissance doivent être écouté·e·s et pris·e·s au sérieux par les adultes qui les entourent.
Si vous êtes cet·te enfant ou ado, utilisez les ressources et associations à votre disposition autour de vous pour faire entendre votre voix.
📄 Lire notre brochure à destination des parents
📄 Lire la lettre de l’association Agnodice à destination des parents
➡️ Mes droits en tant qu’étudiant·e trans
« J’ai passé l’âge ! »
Mais il faut l’avoir toujours su, non ?
C’est complètement faux.
Cette « théorie » a été inventée par des sociologues des années 1990 mais s’est révélée infondée depuis. On peut comprendre qu’on est trans à n’importe quel âge, au même titre que l’on peut découvrir son orientation à tout âge.
Par exemple, il est tout à fait commun que des petits garçons qui jouaient avec des voitures et des robots et s’amusaient avec des activités considérées comme masculines se découvrent être des femmes trans plus tard dans leur vie. Au contraire, il s’agit plutôt du schéma classique.
Comme chaque être humain, les personnes trans vivent dans des environnements normés. Pour survivre, nous nous adaptons tous et toutes aux normes. Si les garçons jouent aux jeux vidéos et les filles à la poupée, c’est seulement le produit de l’image mentale que l’on projette sur elleux (publicité, médias, fictions, normes, pression de la société renvoyée sur les parents et les enfants).
Les filles et les garçons s’approprient cette image car c’est ce que l’on attend d’elleux, et c’est ainsi qu’ils et elles sont récompensé·e·s par la société.
Il est tout à fait possible que vous ayez eu des pensées furtives sur le sujet depuis longtemps (ou pas), sans jamais arriver à le formuler comme un souhait conscient. Mais les personnes trans, comme chaque enfant, ont vécu dans des situations qui les poussaient à s’inscrire dans les codes de leur genre assigné. Parce qu’elles sont récompensées en le faisant.
C’est souvent plus tard, à la puberté ou lors d’une période de forte tension émotionnelle (séparation des parents, examens, nouvel emploi, etc.) que les personnes trans découvrent la vérité sur ce qui leur fait vraiment du bien, sur ce qui elles sont vraiment.
Mais je ne vais pas ressembler à une personne cis !
S’il est plus simple pour une personne trans pré-pubère d’avoir un physique lui permettant de ne pas être perçue comme trans, nombreuses sont les personnes trans qui obtiennent « un bon passing ». 88 % des personnes interrogées indiquent être perçues comme trans « jamais » ou « rarement » ou « parfois ».
Les personnes trans vivent pour la plupart une phase « d’entre-deux » pouvant durer quelques mois voire quelques années, durant lesquels elles peuvent vivre plus de violences en raison du fait que leur transidentité est plus facilement repérable.
Après quelques années, la plupart des personnes trans « passent », c’est-à-dire qu’elles sont perçues comme cis dans leur genre ressenti.
Il est important néanmoins de noter que le passing n’est pas qu’une question de physique. C’est une alchimie de plusieurs phénomènes sociaux, dont les habits, la démarche, la voix, l’environnement, etc. Autant d’éléments qui s’apprennent et qui, avec un peu d’entraînement, peuvent aider à obtenir un passing. Par exemple, une personne trans qui fait plusieurs mois de suivi orthophoniste peut obtenir un passing même si son physique pourrait laisser planer le doute sur son genre.
Enfin, n’être jamais perçu·e comme trans peut ne pas être « le but ultime » de transition. La question du passing se pose d’ailleurs pour les personnes non binaires qui, du fait de ne pas exister comme telles dans la société, peuvent difficilement être perçues dans leur genre non binaire. Dans tous les cas, il est important de se rappeler qu’il n’est pas nécessaire de « passer » pour vivre une vie heureuse.
De nombreuses personnes trans vivent en étant ouvertement trans, y compris bien après le début de leur transition, et cela ne les empêche pas d’être très épanouies dans leur vie.
Le monde peut être violent pour les personnes trans, mais avec une bonne stratégie il est tout à fait possible de trouver un environnement dans lequel s’épanouir.