La détransition

On définit détransiton comme le fait de « retourner » à son genre assigné après avoir fait différents actes de transition vers un autre genre (coming out, changement de pronoms, changement de prénom et/ou de sexe à l’état civil, prise d’hormones, opérations, etc).

Ce sujet est malheureusement régulièrement instrumentalisé et présenté comme une dérive, voire un risque ou un danger, dans le but de rendre plus compliqué l’accès à la transition pour les personnes trans.

Le bruit médiatique et les crispations que génère la détransition ne permettent pas forcément d’y voir clair, ni de répondre aux nombreuses questions et besoins des personnes elles-mêmes concernées.

Cet article offre un aperçu des de différents parcours détrans et donne des informations sur les processus qui peuvent être suivis en cas de détransition médicale, administrative et sociale. Il a été conçu avec l’aide de personnes détrans et de leurs témoignages.

Trouver de l’aide face à la pression extérieure

Une majorité des personnes qui détransitionnent le font parce qu’elles vivent une pression extérieure. (voir la section « Les raisons des détransitions » )

Si vous pensez que votre besoin de détransition est motivé d’une façon ou d’une autre par une pression familiale, financière, professionnelle, vous n’êtes pas seul·e. Vous pouvez obtenir de l’aide :

Questionnements autour de la détransition

Comme pour la transition, la détransition est un terme qui recouvre une diversité très large d’expériences.

À tout âge, à tout moment durant ou après votre transition, vous pouvez continuer à être en questionnement vis-à-vis de votre genre. Il est tout à fait normal et sain de se questionner sur son genre, quel(s) que soi(en)t le ou les actes de transition que vous avez fait(s). Il n’y a pas de honte à avoir des doutes. 

Au contraire, si vous en ressentez le besoin, continuez d’explorer votre genre ! Vous avez le droit d’essayer de vous faire appeler autrement, de tester des pronoms, d’explorer des codes vestimentaires différents. Il n’y a rien de grave à ça et cela vous concerne. Si vous avez débuté une transition, vous connaissez le principe maintenant.

Vous pouvez décider d’essayer de détransitionner pendant une période et voir ce que cela vous fait. Puis retransitionner ensuite, ou pas, ou autrement. Il n’y a pas de chemin préconçu que vous devez suivre. Il n’est jamais « trop tard » pour détransitionner si c’est ce que vous voulez ou devez faire. Vous pouvez changer d’avis à n’importe quel moment.

Les seules questions, à vous poser à n’importe quel moment de votre vie sont : qui est-ce que je souhaite être ? comment puis-je me sentir « bien » ?

Quelques chiffres

Les débat autours de la détransition peuvent être difficile à suivre tant les chiffres cités peuvent varier en fonction des partis pris de la personne ou de l’association s’exprimant.

La question de la détransition est ainsi parfois corrélée à une prétendue « explosion » de transition, particulièrement chez les mineur-e-s. On peut ainsi lire que le nombres de femmes prisent en charge pour dysphorie de genre auraient augmenter de 1500% en 10 ans, des chiffres impressionnants qui le sont un peu moins quand ils sont contextualisés et mis en perspective. Ils viennent d’une étude et concerne le nombre de personnes diagnostiquées comme souffrant de dysphorie de genre par des professionnelles de santé en Suède. Si ce chiffre parait énorme, il s’explique facilement par le faible nombre de personnes trans prise en charge tout court faute d’offre médical il y a dix ans. En tout, cela ne représente qu’un peu plus de 5000 personnes diagnostiquées en dix ans… (avec une stabilisation depuis 2016). Vous pouvez retrouver un debunk complet ici.

Il n’y a donc pas « d’explosion » du nombre de personnes trans. Cette impression qu’il y a plus de transitions peut s’expliquer par le fait que les personnes trans le cachent moins qu’avant, et qu’une meilleure compréhension de ce qu’est la transidentité par le grand publique permet aux personnes voulant transitionner de s’en rendre compte plus rapidement, simplement et de le faire de façon moins risquée (en étant suivies par des médecins). S’il y a effectivement plus de transitions en générale, cette augmentation est transitoire et tend à se stabiliser comme dans l’étude suédoise citée précédemment.

Plusieurs études tentent de mesurer la proportion de personnes détrans et celle ci peut varier considérablement en fonction du contexte de l’étude et de la taille de l’échantillon (deux informations importantes à regarder absolument pour se faire une meilleure idée de comment interpréter ces résultats).

  • L’étude Trans Youth Project a étudié la trajectoire de 317 enfants trans et ont mesuré que 97.5% de ces enfants trans s’identifiaient comme trans en moyenne 5 ans après. L’étude montre que 7.3% des mineurs trans ont retransitionné (c’est à dire changé à nouveau de genre) au moins une fois, si bien qu’à la fin de l’étude 3,5% des jeunes s’identifiaient comme d’un genre non-binaire et 2,5% comme cisgenre. 1,3% des jeunes ayant retransitonné à nouveau vers genre trans binaire.
  • Cette étude réalisée aux Etats-Unis sur 22 000 personnes trans mesure que 13,1% des personnes ont détransitionné d’une façon ou d’une autre. Il est cependant important de souligner que 82.5% de ces personnes détrans rapportent avoir subit des pression à détransitionner (de la transphobie, un rejet familial, des difficultés professionnelles, etc.) Ces détransitions concernent à 55% des MtF et à 45% des FtM (et non pas de façon disproportionnées des femmes transionnant vers le genre masculin).
  • Cette étude porte quand à elle sur les personnes trans étant suivis dans des cliniques spécialisées au Royaume-Uni. Sur 3398 personnes suivies entre 2016 et 2017, 16 ont exprimés des regrets et 3 ont détransitionnés (soit 0,4%). Cela concernait 14 personnes MtF et 2 personnes FtM.
  • Le US Transgender Survey de 2015 mesure quand à elle 8% de détransition sur un échantillon de quelques 27 000 personnes trans, parmi lesquels 62% ont retransitionné par la suite. Le tableau ci-dessous indique une partie des raisons qui poussent les personnes à détransitionner (les causes peuvent être multiples donc le total est supérieur à 100 %).
Causes de détransitionPourcentage
Pression des parents35 %
Pression sociale32 %
Précarité de l’emploi28 %
La transition n’était pas faite pour elleux5 %

Source du tableau, page 108

Parmi tous ces chiffres, il est important de retenir que la retransition existe. Elle concerne autant les personnes MtF que FtM. Elle est temporaire dans une majorité de cas, et est quasiment toujours lié au rejet de la famille ou de la société. Le pourcentage de détransitions définitives tourne autours de 1% selon cette méta-analyse.

La détransition n’est pas un « échec »

Contrairement à une idée reçue très répandue, il est rare que les personnes détransitionneuses parlent de cette expérience comme quelque chose d’uniquement négatif.

Si, dans certains cas, les personnes ont eu recours à des traitements ou opérations entraînant des changements corporels qui peuvent être source d’inconfort (prise d’hormones, épilation au laser, opérations chirurgicales, etc.), les personnes concernées parlent aussi de leur trajectoire de vie comme d’une expérience qui les a aidées : une exploration de soi qui leur a permis de mieux se connaître. À ce titre, ce n’est pour elles ni uniquement négatif, ni un « retour en arrière ».

💡 Le terme retransition est parfois préféré à celui de détransition pour mettre en avant l’idée que l’on ne cherche pas à « annuler » la transition mais que celle-ci fait partie de notre parcours.

« [Transitionner] m’aura permis de me rendre compte que je faisais sans doute fausse route, sans pour autant avoir à regretter plus tard de ne pas avoir exploré un tant soit peu cette voie. »

Camille, dans son article de blog « Ma détransition (1/3) »

Annoncer sa détransition

Annoncer sa détranstion peut être vécu comme un moment compliqué car la culpabilité, la honte et la peur de perdre ses proches sont réelles. Les angoisses d’être jugé·e peuvent être très fortes.

« Tout se passait bien, nous étions très proches, j’avais fait mon coming out [de] détransition dans sa messagerie. [J’étais] très confiante car [c’était] un bon pote [et] je pensais qu’il allait m’écouter. Au final il a changé de visage, m’a parlé de trahison, de terf [ndlr : anti-trans], de plein de choses horribles avant de couper les ponts. Ç’a été très difficile. »

G.

L’instrumentalisation de la détransition utilisée comme argument anti-trans pénalise paradoxalement les personnes voulant détransitionner, car cela les place dans une position délicate : celle de la personne qui « confirmerait » le stigma ou conforterait les personnes transphobes.

« J’étais assez effrayée / angoissée […] de la réaction de mon entourage (clairement pas l’envie d’entendre des Je te l’avais dit ou des T’as ruiné ta vie, etc.). »

Jade

La détranstion peut également faire peur car, d’une part, il n’existe pas de modèle, de représentation, et que, d’autre part, l’on va à contre-courant de nos proches rencontré·e·s dans les espaces trans. On peut vite avoir l’impression d’être seul·e au monde, mais rien n’est moins vrai ! D’autres personnes sont passées par là et il y a une vie après la détransition. La grande majorité des personnes détransitionneuses arrivent à retrouver le passing qu’elles veulent avec le temps, des opérations et/ou d’autres moyens que nous allons détailler.

Détransition médicale

La société parle des corps des personnes trans et détrans avec des termes très sévères et relevant souvent du champ lexical de la violence (dégâts, briser, mutilations, subir, irréversible, etc.).

Cela n’aide pas forcément à avancer sereinement vis-à-vis de ses propres regrets, de son rapport au corps et de son éventuelle dysphorie. Il n’y a pas de honte à avoir recours à des opérations ou à des hormones pour mieux passer dans notre genre souhaité.

💡 De nombreux conseils décrits dans les articles du Wiki Trans destinés au personnes trans sont également valables pour les personnes détrans qui vont dans le chemin inverse. Par exemple, un homme détrans ayant développé une poitrine durant un traitement hormonal féminisant pourra avoir recours à l’article « Comment cacher ma poitrine ? », destiné à l’origine aux personnes transmasculines.

Les hormones

Si vous avez eu recours à une ovariectomie (l’ablation des ovaires) ou une orchidectomie, il faudra prendre un traitement hormonal de substitution à vie. Il sera similaire à celui que prennent certaines personnes trans et intersexes.

Si vous avez encore des organes en capacité de produire une quantité suffisante d’hormones sexuelles, il est fortement conseillé d’arrêter son traitement hormonal substitutif progressivement en étant suivi·e par un·e médecin. Arrêter un THS d’un coup modifie brusquement l’équilibre hormonal de votre corps et peut endommager certains organes (foie, vésicule biliaire).

À court terme, vous risquez des effets secondaires similaires à ceux d’un manque ou d’un sous-dosage (bouffée de chaleurs, état dépressif, sensibilité accrue, etc.) pendant quelques semaines voire quelques mois, le temps que votre corps puisse naturellement et à lui seul produire de nouveau des hormones.

Poitrine

La poitrine de pour les femmes détrans

La poitrine perd en général en volume lorsque l’on prend un traitement hormonal dit « masculinisant » (THM). Après l’arrêt du THM, les graisses vont se rerépartir. Ce processus peut durer quelques mois.

Si vous avez eu recours à une mastectomie, une opération de reconstruction mammaire est possible si vous le souhaitez. Cette intervention est similaire à celle qui est pratiquée après une ablation des seins pour des raisons de santé. 

Elles ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale et coûtent entre 1 000 et 2 000 €. Les dépassements d’honoraires peuvent varier entre 1 000 et 2 000 €. Ils sont négociables ; discutez-en avec votre chirurgien·ne.

Taille de la poitrine des hommes détrans

La poitrine se réduit progressivement après l’arrêt d’un traitement dit « féminisant », les graisses vont se re-répartir de façon plus dite plus « masculine ». Il faut compter plusieurs mois avant de savoir à quel point la poitrine aura pu réduire.

Nous pouvons vous conseiller les mêmes astuces que celles qu’utilisent les personnes transmasculines pour aplanir votre torse si vous en ressentez le besoin.

Torsoplastie

Une torsoplastie est une opération consistant en la reconstruction d’un torse avec une apparence dite « masculine » (après une prise de traitement hormonal féminisant par exemple).

Dans les parcours privés, les tarifs moyens d’une torsoplastie sont compris entre 1 200 et 3 500 €.

Il est possible d’obtenir des remboursements si l’on remplit certains critères :

  • Vous avez un M sur vos papiers d’état civil :
    La sécu vous prendra en charge pour gynécomastie. (Nous ne savons pas si vous serez pris en charge après une augmentation mammaire.)
  • Vous avec un F et avez des seins pesant chacun un minimum de 300 grammes :
    Le poids sera déterminé lors d’un rendez-vous chez votre chirugien·ne.
    Certains‧es chirurgiens‧ne·s acceptent de faire passer l’opération pour une réduction mammaire et permettent ainsi d’obtenir une prise en charge.
  • Vous avez un F, et avez un suivi psychiatrique :
    Vous pouvez monter un dossier de demande préalable. Il faut réunir l’accord du ou de la psychiatre, de l’endocrinologue et du ou de la chirurgien‧ne. Vous pouvez y joindre une lettre d’un·e psychiatre attestant une erreur dans le diagnostic de dysphorie de genre.

C’est votre chirurgien‧ne qui fournit le formulaire de demande d’accord préalable à compléter. Il faut l’adresser au service médical de votre assurance maladie. Le ou la médecin-conseil vérifiera ensuite les éléments cliniques et donnera ou non son accord. Plus d’informations ici : https://www.ameli.fr/paris/medecin/exercice-liberal/presciption-prise-charge/accord-prealable/accord-prealable Sachez cependant que la pratique de l’entente préalable n’est pas légale et qu’il est possible de s’y opposer.

Perte de cheveux

Après l’arrêt d’un traitement hormonal, les cheveux redeviennent progressivement de la densité et de la la nature (gras, normaux, secs) qu’ils étaient avant la prise d’un THS.

Pour les hommes détrans, les cheveux peuvent de nouveau commencer à tomber à des zones de perte dites « masculines », selon votre patrimoine génétique.

Pour les femmes détrans, la perte de cheveux s’arrête progressivement. Ils peuvent redevenir plus fournis, une certaine quantité de cheveux peut revenir (par exemple, cheveux perdus dans les derniers mois). Si passé quelques mois, votre ligne de cheveux reste trop masculine selon vous, il est possible d’avoir recours à des perruques ou une greffe de cheveux. Le coût de cette dernière intervention variera grandement en fonction de la qualité de cheveux à greffer, mais se comptera en milliers voire une dizaine de milliers d’euros.

Il est également possible de rapproche la ligne d’implantation des cheveux en passant par la chirurgie.

Chirurgie de la pomme d’Adam

Pour les femmes détrans ayant pris de la testostérone pendant un certain temps, le renflement au niveau du cou (aussi appelé pomme d’Adam) est un changement permanent.

La chondrolaryngoplastie est une opération visant à enlever cette pomme d’Adam. Ce n’est pas une opération lourde et elle laisse une cicatrice très discrète. Elle coûte environ 1500 € et peut être remboursée par une ALD.

Cette opération est purement esthétique et n’a pas d’impact sur la hauteur de la voix.

Féminisation de la voix

Si la féminisation de la voix n’est pas irréversible dans le cadre d’un parcours MtFtM, elle peut être nécessaire dans le cadre d’un parcours FtMtF si l’on a pris de la testostérone pendant un certain temps. Il existe des orthophonistes spécialisé·e·s proposant des séances, en ligne ou non. Nous vous conseillons de vous rapprocher des associations trans de votre région pour les connaître.

Opération touchant aux organes génitaux

Parmi les personnes ayant vécu une transition (trans et détrans), très peu ont eu recours et regrettent ensuite une opération de changement de sexe (2,2 % des personnes ayant réalisé une opération ; source). Pour cette raison, très peu de témoignages existent sur quelles opérations sont possibles en fonction des cas. Parlez-en avec votre chirurgien·ne.

Pour les hommes détrans, il existe des prothèses péniennes (packing) pour reproduire la forme de la « bosse », pour uriner et/ou avoir des rapports sexuels. Ce fil sur Twitter liste ce qui est possible.

Les personnes n’ayant plus de gonades (ovaires, testicules) suite à une opération doivent prendre un traitement hormonal à vie.

Détransition administrative

Le changement de prénom

Il n’y a pas de limite au nombre de fois que l’on peut changer de prénom(s) en France.

Le changement de prénom se fait en mairie et de la même façon que pour les personnes trans. Vous devrez prouver de la même manière que vous vivez dans un genre différent de celui suggéré par votre prénom actuel.

Si vous voulez changer de nouveau de sexe à l’état civil, vous pouvez changer de prénom dans la même procédure au tribunal.

La mention de sexe à l’état civil

Le changement de sexe à l’état civil se fait au tribunal de la même façon que pour les personnes trans.

Dans le cadre d’une détransition, il arrive que le tribunal exige une lettre d’un·e psychiatre (celui ou celle qui vous a suivi·e depuis le début ou non) attestant qu’il y a eu une erreur dans le diagnostic de dysphorie de genre.

Conseils divers

Attention aux communautés détrans en ligne

Nous vous encourageons à faire attention à vous en cherchant des informations sur la détransition car beaucoup de contenus violents et stigmatisants circulent.

Il est parfois difficile de savoir si un témoignage sur la détransition est bienveillant et sincère à l’égard des personnes concernées. Étant donné qu’il existe peu de personnes détrans, la visibilité des témoignages, particulièrement FtMtF, sera systématiquement amplifiée notamment par les groupes anti-trans.

« J’ai même changé la façon dont je racontais ma propre histoire, en mettant l’accent sur certains détails, [en en] laissant d’autres de côté afin d’utiliser mes propres expériences pour faire passer certaines idées. »

Ky Schevers dans Transphobie dans la communauté des femmes détransitionneuses

Ainsi, la communauté r/detrans sur Reddit était un lieu où les personnes en détransition échangeaient des conseils et des témoignages jusqu’au moment où de nombreux·ses militant·e·s anti-trans en ont fait un espace de propagande diabolisant les transitions. Désormais, les personnes détrans anglophones préfèrent se réunir sur un autre forum Reddit : r/actual_detrans.

« Gérer sa dysphorie détrans »

Beaucoup de personnes se voulant bien intentionnées proposent des conseils pour bien gérer la dysphorie en étant détrans, mais réprouvent tout type de transition par principe, lui préférant des pratiques comme la méditation, le travail sur soi voire la déconstruction politique.

Si nous vous encourageons bien sûr à explorer votre fonctionnement et les enjeux politiques autour du genre, attention toutefois : une détransition ne doit pas devenir un travail de sape de vos émotions. Si vous sentez que cela devient un combat contre vous-même et qu’il s’agit d’étouffer des pensées que vous jugez déviantes, posez-vous des questions.

« Au début, j’ai interprété cela comme un épisode de dysphorie de genre, provoqué par le stress dans ma vie. Dans la communauté des femmes détrans, la dysphorie de genre est séparée de l’identité trans et traitée comme un symptôme à gérer, un peu comme les ex-gays font la distinction entre ressentir une attirance envers le même sexe et s’identifier comme gay. »

Ky Schevers, dans ce billet de blog

Au-delà de la binarité transition / détransition

Il est également réducteur de penser qu’une détransition (à l’instar d’une transition) consiste à entrer de nouveau dans un moule très binaire. Beaucoup de parcours sont possibles (ne pas rechanger de prénom, ne pas vouloir faire ou refaire d’opération, ne pas recourir à l’orthophonie). Une détransition n’interdit pas non plus d’autres formes de transition future, ce n’est pas une question de « tout ou rien ».

« Je veux avoir le choix de switcher entre les deux genres à ma guise et selon mon envie et mon besoin du moment, au lieu de m’enfermer dans une seule possibilité comme je l’ai fait (par erreur) ; je suis passée d’un seul genre unique stéréotypé vers un autre genre unique stéréotypé, que je prenais (toujours par erreur) pour une sorte d’identité figée, alors que tout ça bouge et évolue en permanence chez moi. »

Camille, dans son article de blog « Ma détransition (2/3) »


62 % des personnes ayant eu un parcours de détransition à un moment dans leur vie vivent aujourd’hui dans un genre différent de celui qui leur a été assigné à la naissance selon cette étude. Ce sont donc les parcours les plus courants.

Ce chiffre recouvre donc un ensemble de réalités très diverses.

  • Les personnes s’étant définies homme ou femme trans avant de se rendre compte que la non-binarité leur correspond mieux (des parcours que l’on pourrait qualifier de FtMtX ou MtFtX).
  • Les personnes ayant transitionné, puis abandonné cette idée à cause de la pression induite par un environnement hostile (dans la famille, au travail) avant de reprendre ce parcours, quand leur vie le leur permet.
  • Les personnes ayant transitionné, mais devant interrompre leurs démarches du fait d’un passage dans une institution (comme la prison ou la psychiatrie). Plus qu’une « pause », ces institutions exigent souvent de se conformer activement à son genre assigné (le THS, même déjà commencé, peut par exemple ne plus être accessible).
  • Les personnes détransitionnant puis retransitionnant plus tard, parfois plusieurs fois dans leur vie parce qu’elles veulent vivre au-delà de la binarité homme/femme.

Témoignages et liens utiles

Sur la détransition

Témoignages, avant / après (FtMtF)

Témoignages, avant / après (MtFtM)

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Documentation

La détransition