Conseils pour le coming-out avec la famille

Entraînez-vous avec un « public facile »

L’un des secrets du coming-out, c’est que c’est un truc qui s’apprend.

En commençant ma transition, je savais que je m’engageais à faire une multitude de coming-out auprès de mes amis, ma famille, mes collègues, mon fournisseur d’électricité, mon conseiller bancaire, etc, etc.

Et à chaque CO, je savais que je m’exposerais à un risque, et que bien le préparer m’aiderait à limiter la possibilité d’une réaction neutre ou mauvaise.

Commencer par faire des coming-out à ses amis, ou bien des gens que vous savez alliés de la cause trans (ou à minima LGBT), c’est une bonne opportunité pour apprendre comment ça marche, et répondre à ce genre de problématiques :

  • A quel moment amener la discussion ?
  • Est-ce que je suis dans un espace safe au moment du CO ?
  • Quel préambule à l’annonce que je suis trans ?
  • Quelles sont les interrogations auxquelles il faut que je réponde ?
  • Qu’est-ce que je veux et ne veux pas dire ?
  • Est-ce que j’ai une porte de sortie si ça se passe mal ?

Une fois vos premiers CO réalisés, si les réactions sont positives, cela pourra vous aider à être plus confident.e pour les suivants.

Contexte propice

D’abord, j’ai vu beaucoup des membres de ma famille un par un pour le leur annoncer, en particulier ceux que je devinais plus rigides. Cela a permis de répondre à leurs questions et blocages spécifiques, et même si ça n’a pas marché à chaque fois, ça facilite la communication, elles n’ont pas l’occasion de se cacher derrière d’autres personnes. On a ainsi une vraie discussion.

J’ai vu en groupe les gens que je savais plutôt ouverts d’esprit, et dont je savais que leur dynamique ensemble provoquerait une réaction positive (mon petit cousin a favorisé, j’ai l’impression, un accueil plus rapide encore de la part de mon oncle et ma tante)

Conditionner une réaction positive

J’ai pris toutes les précautions pour qu’ils puissent comprendre l’information comme une bonne nouvelle. Tout d’abord, je leur dit : “Ce que je vais t’annoncer est une bonne nouvelle”.

Ensuite, je leur parle des différentes difficultés sur j’ai traversé durant ces dernières années (dépression, mal dans ma peau, manquer de rater mon diplôme…) pour passer ensuite à un tableau plus lumineux, celui des derniers mois (je fais des choses pour moi, j’ai rencontré des psys, j’ai beaucoup plus d’ami.e.s qu’avant, je me sens vraiment bien dans ma peau, etc). “Et je t’explique tout ça pour que tu comprenne que c’est la bonne décision pour moi !”.

Et ce n’est qu’après tout ça que je leur dis que je suis trans.

Le moment le plus fort de ma transition était sans doute mon coming out auprès de mes parents. Il y a eu beaucoup d’émotions, j’ai rarement autant pleuré pour évacuer tout le stress, le bonheur et la libération.

Cela s’est très bien passé, parce qu’ils veulent avant tout mon bonheur. J’ai l’impression d’avoir redécouvert l’amour que peuvent me donner mes parents.

Agathe, 19 ans, Femme trans et étudiante à Lille

Réduire l’incompréhension en leur donnant un max d’info

J’ai préparé systématiquement une lettre pour qu’ils puissent la lire de retour chez eux.

Elle contient ce que je leur ai dit, des détails sur les modifications à attendre (ça intéresse et ça permet de s’approprier la chose, malgré ce que l’on peut dire sur l’exotisation des personnes trans), une liste d’arguments pour les rassurer, un gros messages d’amour et une série de photos de moi avec mes ami.e.s et mon copain, pour rendre la chose vraiment réelle (vu que j’étais en boymode durant le coming out).

En dernière page, un avant-après qui montre le changement de mon sourire.

Favoriser le dialogue

J’envoie également un mail, avec cette lettre si j’en avais pas sur moi, ou avec un message gentil ensuite, pour leur laisser la possibilité de répondre (et me dire des choses gentilles aussi).

Vous pouvez aussi télécharger cette brochure que j’ai écrite spécialement pour l’occasion pour les parents qui auraient des questions.

L’idée : imprimez-la (elle fait environ 20 pages) et donnez-la à vos proches lors du coming-out. De cette façon, ils pourront prendre le temps de la lire au calme une fois l’annonce retombée.

Bien entendu, quand vous avez un con en face de vous, même si vous apportez des billets de concert avec vous, ça se passera toujours mal. J’imagine que ces conseils valent surtout pour les gens qui sont capables d’avoir une bonne ou une mauvaise réaction, selon le contexte et comment vous vous y prenez.

Je note d’ailleurs que les messages les plus surprenants et longs sont venus de personnes auxquels j’étais moins attachée, que je voyais moins souvent. On m’avait dit de m’attendre à des surprises mais je n’étais pas préparée à cette avalanche d’amour ^•^ ! J’ai tout noté quelque part et je relis ces mots gentils quand ça va pas.

Se préparer au pire si nécessaire

Dans le cas où ça se passe mal, vous ne voulez surtout pas vous retrouver coincé.e avec des gens hostiles, ou même dangereux.

Dans les cas que vous pouvez identifier ayant un risque potentiel, n’hésitez surtout pas :

  • A être accompagné’e par un allié lors de votre CO qui pourra mettre en confiance une personne hésitante.
  • D’être assuré.e de pouvoir partir à tout moment
  • Si vous faites un CO à vos parents, de prévenir un.e ami.e que vous aurez peut-être besoin de passer la nuit chez elle/lui.

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