Les bases à connaître sur la

transidentité

(en 5 mn, pas plus !)

La population trans en France serait de 0,33%. Les personnes trans ont toujours existé, à toutes les époques et dans toutes les cultures.

Vous avez donc certainement rencontré des centaines de personnes trans sans le savoir. Ce sont des gens comme les autres.

Les personnes trans peuvent commencer leur transition à tout âge, dans tous les milieux sociaux. Ils et elles ont particulièrement besoin de soutien durant les premiers mois et années de leur parcours.

Connaissez-vous le lexique ?

Les personnes trans sont les personnes qui vivent ou qui souhaitent vivre dans un genre différent de celui qui leur a été assigné à leur naissance.

La transition de genre (ou transition) est un long processus qui permet à une personne de s’affirmer dans le genre auquel elle s’identifie et dans lequel elle peut s’épanouir. 

Cela peut passer par exemple par un nouveau prénom, une nouvelle garde-robe, un coming out, un travail de la voix, un traitement hormonal, des opérations, etc.

Un homme trans

Homme assigné fille à la naissance.
On s’adresse à lui et on parle de lui au masculin.

💡 On parle « d’assignation à la naissance » pour désigner le genre que l’on nous attribue arbitrairement bébé. 

Une femme trans

Femme assignée garçon à la naissance.
On s’adresse à elle et on parle d’elle au féminin.

Une personne non binaire

Personne qui ne s’inscrit pas dans la norme binaire, qui n’est ni exclusivement un homme, ni exclusivement une femme.

Ses pronoms sont à sa décision.

Une personne cis

Les personnes cis ou cisgenres sont les personnes qui ne sont pas trans. Il s’agit de la majorité des gens.

💡 On retrouve ces racines latines (cis : « du même côté » et trans : « de l’autre côté ») avec la Cisjordanie et Transjordanie, qui sont des régions de part et d’autre de la vallée du Jourdain.

Une personne intersexe

Personne qui présente une ou plusieurs caractéristiques biologiques sexuelles primaires ou secondaires qui ne sont pas considérées comme « typiquement mâles » ou « typiquement femelles ».

Transidentité et intersexuation sont deux choses très différentes, même si certaines personnes sont à la fois trans et intersexuées.

💡 L’intersexuation n’est pas l’hermaphrodisme,
terme autant inadapté qu’insultant.

🔗 Plus d’informations sur notre article dédié

Transgenre ou transexuel·le ?

👉 Préférez juste « trans ».

Pour certaines personnes, la différence entre transgenre et transexuel·le se constitue dans le fait d’avoir fait une opération de changement de sexe. C’est une distinction aussi inutile qu’indiscrète.

Par ailleurs, le suffixe -sexuel·le renvoie aux orientations sexuelles. La transidentité n’est pas une orientation.

Enfin, le terme transexuel·le a largement été utilisé pour désigner la transidentité comme une pathologie mentale. La transidentité n’est pas une maladie.

Néanmoins, certaines personnes (en particulier celles des générations antérieures) se disent transexuelles. Respectez cette appellation mais ne l’utilisez que pour les personnes qui en font l’usage pour elles-mêmes.

Utilisez les bons
pronoms et prénoms

Le mégenrage est l’utilisation de mauvais pronoms et termes pour parler d’une personne.

Par exemple : parler au masculin d’une femme trans.

Même si vous trouvez ça insignifiant, le mégenrage est une attaque violente, remettant en cause la légitimité de la personne trans. Il ne faut pas le faire délibérément et se corriger quand ça arrive par erreur.

De la même façon, entendre son prénom de naissance (parfois appelé deadname) peut être une source de souffrance pour une personne trans. Vous avez le droit de vous tromper. Si c’est le cas : corrigez-vous sobrement et essayez de ne pas le refaire.

💡 Utilisez aussi ses prénom et pronom choisis pour parler du passé

Quand vous parlez de l’enfance d’une personne trans, utilisez les bons pronoms même si vous parlez d’un événement ayant eu lieu avant son coming out ou avant que la personne ait conscience de sa propre identité.

Dans l’écrasante majorité des cas, une personne trans a toujours été du genre qu’elle revendique, même si elle avait une apparence différente à l’époque.

👉 Si vous avez du mal, utilisez des tournures de phrase sans marqueur de genre. Exemple : « C’était déjà une personne incroyable ! »

Petit recueil de 

phrases à éviter 🙊

« Houah on dirait vraiment un homme / une femme ! »

« On dirait » ? Alors cette personne ne l’est pas ? Le sentiment derrière une telle phrase est sûrement bon, mais ne sera pas perçu positivement.

« Et tes parents, ils l’ont pris comment ? »

Vous obligez peut-être votre proche à se plonger dans de mauvais souvenirs. De plus, la personne qui pose la question s’attend à un récit larmoyant et serait presque déçue si ce n’est pas le cas…

« Il / elle est plus joli·e maintenant. »

Être trans ne veut pas dire que l’on se trouvait moche avant la transition. Ne comparez pas l’avant / après, dites
juste « Il est beau » ou « Elle est belle ».

« Tu t’es fait opérer ou pas ? »

Les personnes peu informées sur le sujet adorent poser des questions qui relèvent de l’intimité. Cela ne vous regarde pas et si vous êtes au courant, gardez cette information pour vous.

« C’est quoi ton ancien prénom ? »

Ne demandez pas d’informations concernant la vie d’avant la transition d’une personne trans. Il s’agit d’informations privées que vous n’avez pas besoin de savoir.

« Ça se voit qu’il / elle est trans. »

Bien qu’il n’y ait rien de mal à être visiblement trans, la plupart des personnes trans préfèrent « fondre dans la masse ».

Rappeler constamment aux personnes trans qu’elles ont l’air trans représente une violence morale et génère de l’anxiété sociale.

Vous commettrez des maladresses : toute personne, aussi bienveillante soit-elle, peut en faire, surtout au début.

Excusez-vous, corrigez-vous, et surtout, ne vous vexez pas si l’on vous reprend.

💡 Notre astuce (qui marche aussi pour les personnes cis) : au lieu de juger le physique d’une personne, complimentez sa tenue, son assurance, ses progrès, son maquillage, ses compétences à l’école ou au travail…

« C’est juste une phase » 👉 FAUX

0 %

des personnes trans ne changent pas « d’avis » après avoir commencé une transition

D’après plusieurs études (1, 2) réalisé avec des milliers de personnes trans, un pourcentage de 0,4 % des personnes ayant entamé une transition ont compris après coup qu’elles n’étaient pas trans. Les causes sont avant tout externes (1)

Les résultats indiquent que les personnes trans qui se sentent assez sûres d’elles pour faire un coming out vont en très large majorité assumer leur choix dans la durée.

D’ailleurs, la moitié de ces de ces dé-transitions ont été simplement temporaires pour les personnes trans qui ont attendu d’être dans un environnement plus propice (quand l’origine était la pression extérieure) pour faire leur transition.

🤷‍♀️ Et même si une personne trans change d’avis après coup, ce n’est pas grave, même après plusieurs mois de traitement hormonal la plupart des changements sont réversibles. Ça fait partie de la vie !

Pour en savoir plus, consultez notre article sur la détransition.

« Non mais de toute façon ça se voit » 👉 FAUX

0 %

des personnes trans indiquent être perçues comme trans soit jamais, soit rarement, soit parfois

Les personnes trans vivent pour la plupart une phase « d’entre-deux », pouvant durer de quelques mois à quelques années, période durant laquelle elles peuvent vivre plus de violences, en raison du fait qu’elles sont plus visibles en tant que trans.

Mais après quelques années, la plupart des personnes trans obtiennent un passing (elles sont perçues comme des hommes / femmes cis dans leur vie de tous les jours).

C’est quoi, la dysphorie de genre ?

La dysphorie de genre (en opposition à l’euphorie de genre) peut se manifester par un sentiment personnel qu’il y a un décalage entre :

  • le genre qui a été assigné à la naissance ;
  • le genre de la personne qui est perçu par la société ;
  • et la perception de sa propre identité.

Ces décalages peuvent provoquer une dissociation avec l’image que l’on a de soi, pouvant aller jusqu’à un mal-être extrême.

La seule manière connue de réduire cette dysphorie est la transition de genre.

👌 Il n’est pas nécessaire de ressentir de la dysphorie pour être trans, et que cette dernière peut prendre des formes très diverses selon les gens.

Pour aller plus loin

Des ressources pour celles et ceux qui souhaitent être d’un meilleur soutien pour les personnes trans.

Nous sommes là. Nous existons.

De personnalités trans publiques qui s’assument pleinement et changent le regard sur la transidentité.

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en accompagnement d’un coming out.

10 idées reçues sur la transidentité

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