Points d’attention sur l’alimentation dans le cadre d’un traitement hormonal féminisant

Lors de son parcours de transition, l’accès à un traitement hormonal féminisant est une très grande étape. Cependant comme tout traitement il y a des effets secondaires, ainsi que des règles à suivre pour que tout se passe au mieux.

Un traitement hormonal féminisant peut être composé d’œstrogène et d’un anti-androgène (pas toujours), qui ont des rôles complémentaires :

Un anti-androgène

Qui va stopper la production de testostérone et donc ses effets sur le corps (barbe, poils, masse musculaire, croissance osseuse…)

La diminution de la testostérone peut entraîner des faiblesses musculaires une moins bonne assimilation des protéines.

L’œstrogène

qui va prendre la place de la testostérone pour modeler le corps (poitrine, hanche, répartition des poils, voix et des muscles…)

La prise d’œstrogène peut jouer sur l’assimilation du calcium et de la vitamine D ce qui peut entraîner de nombreux effet secondaire (spasme musculaire, migraine, état dépressif…).

  • Une diminution de la réserve de vitamine D dans le corps
  • Une diminution du calcium dans tout l’organisme

Cette diminution se fait surtout par une moins bonne absorption de ces deux substances, il faut comprendre que vitamine D et calcium sont interdépendant. Si on a pas suffisamment de Vitamine D on n’assimile pas le calcium, donc si on « mange » du calcium, mais que l’on a pas de vitamine D ça ne servira à rien, la réciproque étant elle aussi valable.

La carence en vitamine D et calcium engendre de nombreux troubles, celui dont l’apparition est la plus rapides est l’état dépressif.

En effet la carence en calcium empêche un bon fonctionnement chimique du cerveau ce qui entraîne des états dépressifs. D’où l’importance de prendre son traitement de façon régulière et stricte, et d’avoir des apports en vitamine D et calcium suffisent.

A plus long termes la carence engendre, notamment, un affaiblissement du squelette, la fameuse ostéoporose, mais il faut aussi évoquer les fractures de « fatigue » ainsi que les déficits de croissance osseuse (en densité et en longueur) chez les personnes en puberté.

Attention au foie

Les œstrogènes favorisent aussi la synthèse des lipides par le foie plus précisément :

  • Le LDL (low density lipoprotéines) et le VLDL (very low density lipoprotéines) aussi appelé “mauvais” cholestérol
  • Les triglycérides, qui sont un type de lipide que l’on fabrique entre autres quand on consomme trop de sucre, de fruit ou d’alcool

Ces lipides augmentent les risques de thrombose sanguine, autrement dit une veine ou une artère qui va se boucher (ici à cause d’un « bouchon » de graisse). Si la thrombose a lieu dans le cerveau c’est l’AVC, si elle a lieu sur les artères du cœur c’est d’infarctus du myocarde (crise cardiaque).

Ces « graisse » en excès vont aussi avoir tendance à s’accumuler dans le foie, c’est la stéatose hépatique ou « foie gras » qui s’il n’est pas traité, peut évoluer vers la cirrhose hépatique (c’est dire la mort du foie).

Dernier point, il faut savoir que tous traitements (bloqueurs et œstrogènes) seront métabolisés (c’est-à-dire détoxifiés et évacués) principalement par le foie, ce qui à long terme, et si on ne fait pas attention, peux engendrer les risques de pathologies hépatiques cités ci-dessus. A noter que les traitements cutanés (sous forme de crème) sont nettement moins nocifs pour le foie.

Cependant l’ensembles de ces effets secondaires sont des risques et peuvent être évités avec un mode de vie adapté à son traitement. Si l’alimentation va jouer un grand rôle, il ne faut pas oublier que l’activité physique, ainsi que le bon suivi de son traitement seront le gage d’une santé préservée.

Protéger le foie

Diminuer sa consommation d’alcool
Maximum 1 dose tous les deux jour ou maximum 3 dose cumulé 1 jour par semaine (1 dose d’alcool c’est environ ; 25 cl de bière à 5°, 12,5 cl de vin de 10°, 4 cl d’alcool distillé à 40°)

Eviter les spiritueux
Notamment les whiskies blend et les plus de 15ans d’âge, préférez le vin, les bières légères et riches en houblon, le cidre le poiré

Diminuer sa consommation de mammifère terrestre
Porcs, bovin, cheval, chèvre, mouton… maximum 3 portion de 100g par semaine

Diminuer le plus possible les cuissons dans un corps gras
Sauté, friture, panure… maximum 1 fois par semaine

Diminuer sa consommation de graisse animal
Beurre, crème, saindoux, produit laitier entier, environ 10g (1 càs) de beurre ou 20g (2 càs) de crème 40% par jour et une portion de 30g de fromage (environ 1/8 de camembert) par jours

Augmenter sa consommation de graisse végétale cru
A l’exception de l’huile de coprah et de palme. Pour la vinaigrette, ou ajouté dans l’assiette pas dans la poêle.

Diminuer le plus possible, les sauces (surtout industrielle) les plats déjà cuisiné, les desserts gras (pâte feuilleté, pâte brisé, crème pâtissière, crème dessert, glace) essayer de ne consommer ces aliments que une fois par semaine

Avoir une alimentation régulière toute la semaine et s’accorder un « cheat meal » par semaine
Une bonne façon de respecter simplement ces recommandations

Consommer régulièrement du gingembre (frais et sec, en épice ou en infusion), du chardon marie (gélules ou infusion), ce sont deux substance protectrice du foie et qui ne présentent pas de risque à être consommées régulièrement.

Attention aux selles décolorées
Des selles très décolorées, voir blanches, indique une fonction hépatique très dégradée, consultez rapidement !

En cas de repas copieux, ou de « douleur hépatique » prendre du citrate de bétaïne à chaque repas pendant 1 à 2 jours

Protéger le système cardio-vasculaire

Avoir une activité physique régulière
30min de marche active tous les jour ou équivalent, ou 1 heure de sport intensif 3 fois par semaine minimum.

Ne pas dépasser 3 portions de 100g de fruits par jours
le fructose présent dans les fruits favorisent la production de triglycérides

Diminuer sa consommation de sucre
Surtout les sucres cachés qui favorisent les triglycérides

Eviter un maximum les acides gras trans
Présent dans les biscuits les viennoiseries, les pâtisseries et les plats industriels, préférez les production artisanal ou maison (les acides gras trans favorise de façon important la production de « mauvaises » graisse LDL et VLDL)

Ne consommer que des œufs de poule de catégorie 0 ou 1 (bio ou plein air)
Ou des œufs de poules que vous connaissez (élevage personnel ou familiale), ces œufs contiennent moins de graisses saturées et limites donc la production de LDL et VLDL

Arrêter ou diminuer grandement la consommation de tabac
Maximum 3 cigarettes par jour, le tabac favorise la thrombose (formation de bouchon) dans les veines et les artères

Augmenter sa consommation d’oméga 3
Un type de « bonnes » graisse, qui fait diminuer les triglycérides, le LDL et le VLDL sont vasodilatateur (diminution des risques de thrombose), on les trouve des oméga 3 dans :

  • Les poissons gras (sardines, maquereau, anchois, hareng, flétan, saumon sauvage) essayer d’en manger plus de deux fois 100g par semaines (source d’oméga 3)
  • Les noix et les noisettes (ni grillées, ni sucrées, ni salées et pas de Nutella )
  • L’huile de noix, noisette, colza ou isio4® cru (chauffer et cuir ces huiles détruisent les oméga 3) au moins 1càc au déjeuner et dîner

Apport et réserves de vitamine D

S’exposer régulièrement au soleil
Par exemple pendant son activité physique régulière, les recommandations pour la France est d’exposer tous les jours l’intérieur de ses avant-bras pendant 30min au soleil.

Respecter les recommandations alimentaires précédentes
Les poissons gras sont les meilleures sources de vitamine D, viennent ensuite, par ordre décroissant de teneur, le foie de volaille, les champignon le jaune d’œuf et le beurre

Apport et réserves de calcium

Consommer un produit laitier
Fromage, yaourt, fromage blanc, yaourt à la grec, lait fermenté… de préférence nature, 3 fois par jours.

Consommer des légumes
Deuxième source alimentaire de calcium, en consommer au minimum 150 à 200g (cru, cuit, frais, surgelé, en conserve…) au déjeuner et au dîner.

  • les légumes peuvent être consommés à volonté (attention les pommes de terre, le maïs, les petits pois et les frittes sont des féculents pas des légumes)
  • ils contiennent aussi du magnésium et du potassium qui favorisent la bonne assimilation du calcium

Les noix, noisettes et autres oléagineux
Amandes, noix de cajous, noix de pécan… sont une bonne source de calcium, leur consommation régulière est souhaitable.

Les activités physiques de type renforcement musculaire avec charge (musculation)
Favorisent le stockage du calcium au niveau osseux

Conclusion

Ces recommandations ne sont, bien sûr, pas des obligations mais misent en œuvre de façon consciencieuse, elles assureront un maintien de l’état de santé, ce qui est indispensable à une transition dans les meilleures conditions.

Une prise de sang tous les deux à trois mois est une bonne idée, demander à votre médecin traitant un bilan sanguin avec « marqueurs hépatique », ainsi que les dosages des minéraux (calcium, magnésium et potassium) ainsi que la vitamine D.

Au moindre doute n’hésitez pas à contacter votre médecin traitant ou à vous rapprocher d’un professionnel de santé.

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Documentation

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