Pour beaucoup de personnes transgenres, non-binaires ou non-conformes dans le genre, la dysphorie de genre est un gros problème au quotidien.
Comment vivre normalement lorsqu’on est focalisé sur une partie de notre corps qu’on aimerait faire disparaître, sur notre voix qu’on déteste car trop féminine ou masculine, et que chaque seconde dans ce corps nous paraît de plus en plus insupportable ?
Un article plus généraliste existe également sur le site.
Le sport
Le sport est un bon moyen de vous sentir mieux dans votre peau.
Faire de la musculation, en commençant doucement (1x par semaine par exemple) puis augmentant l’intensité des exercices peut provoquer des résultats physiques visibles et améliorer votre confiance en soi.
Cet article qui vous montre un petit programme de musculation à faire chez soi, adressé spécifiquement aux personnes transmasculines.
N’hésitez pas, si vous en avez la possibilité, à tester plusieurs sports, plusieurs salles, plusieurs clubs, plusieurs entraînements, jusqu’à trouver celui ou ceux qui vous conviennent. La boxe, par exemple, peut être un sport très euphorisant.
La barbe
Quand on n’est pas hormoné, c’est plutôt compliqué d’avoir une pilosité que d’autres jugeront masculine. Voici deux-trois petites astuces pour vous aider à vous sentir plus masculin avec votre pilosité !
L’huile de ricin
Si vous êtes déjà de base relativement poilu, vous pouvez encourager la pousse de vos poils faciaux grâce à des produits naturels. L’huile de ricin est un très bon accélérateur de pousse, et vous pouvez en trouver dans des grandes surfaces, des magasins bio ou sur internet.
Pour l’appliquer, il faut d’abord la faire chauffer un peu (en la frottant entre ses mains par exemple) car elle est très visqueuse, puis l’appliquer sur votre visage en massant pendant longtemps.
L’huile de ricin laisse le visage gras : appliquez-le le week-end ou avant d’aller dormir. Si vous avez du surplus sur les mains, vos sourcils, vos bras ou vos jambes seront ravies de vous en débarrasser 😉
Les limites : L’effet de l’huile de ricin est réversible (il faut en appliquer en continu). Cela ne vous fera pas magiquement avoir une barbe ou une moustache. La consistance et la couleur de vos poils restera inchangée, et si vous avez du duvet, il sera simplement un peu plus long. Ça ne marche pas non plus à tous les coups, et ça ne fera pousser mieux que les poils qui existent déjà. L’huile de ricin est comédogène: elle favorise les boutons et l’acné.
Le mascara sur la barbe
Une technique assez connue chez les personnes transmasculines est celle de colorer ses poils de duvet pour les rendre plus foncés, à des endroits stratégiques comme le dessus des lèvres ou juste en-dessous de la ligne des cheveux, à côté des oreilles.
Prenez un tube de mascara dont le pinceau a des poils assez courts, éliminez le surplus de produit en passant la brosse sur le goulot, et passez doucement sur vos poils de moustache et de barbe.
Cette vidéo (en anglais) vous montre comment faire et le résultat que ça peut donner.
Le rasage
Ça peut paraître paradoxal, mais la technique qui m’a conféré le plus d’euphorie de genre de toutes est le fait de me raser. Exit le petit duvet blond quasi-inexistant !
Le rasage m’a procuré une euphorie de genre incroyable. L’acte en lui-même, très genré par la société, m’a aidé à encore mieux me considérer en tant qu’homme. ça n’améliorera pas votre passing, mais le fait de pouvoir sentir ses poils repousser et être même très légèrement drus, et même de posséder un rasoir et de la mousse à raser est un marqueur de genre fort, et peut vous aider à vous sentir mieux.
C’est la technique la plus facile à tester ! Il suffit d’avoir ou d’emprunter un rasoir, même s’il n’est pas de très bonne qualité, et un peu de mousse à raser, et le tour est joué. Mais attention aux coupures…!
La voix
Sujet très sensible pour beaucoup, nos voix sont bien souvent des causes de dysphorie très forte. Trop aiguë ou trop grave, il est très difficile de modifier sa voix, sauf avec un entraînement long et fastidieux, et souvent douloureux pour les cordes vocales… Voire même dangereux lorsqu’on ne sait pas s’y prendre ! Et dès qu’on ouvre la bouche, on a l’impression de se « trahir » instantanément, pour peu que notre voix ne « passe » pas.
Je ne vous proposerai pas ici de techniques d’entraînement de voix, car je n’en ai pas testé pendant assez longtemps pour vous faire part du résultat. En revanche, voici quelque chose que j’aime énormément faire et qui me fait régulièrement ressentir de l’euphorie de genre : CHANTER.
Je ne suis pas chanteur. Je n’ai jamais fait partie de chorales, de groupes de musiques, ou quoi que ce soit du genre. Je n’aime pas ma voix, et je chante plutôt mal… Mais chanter sur des chansons que j’aime, à tue-tête et quand je suis seul, me permet de renouer avec moi-même et même parfois d’apprécier simplement le son de ma voix sur une chanson !
Je le fais uniquement en étant totalement seul, et sûr que personne ne m’entendra : quand je seul en voiture par exemple. Je m’amuse à chanter sur des chansons aiguës, graves, mais je ne force pas : je n’ai pas envie de m’écorcher les cordes vocales à essayer de chanter plus grave que ce dont je suis capable (et en plus c’est extrêmement frustrant).
J’ai trouvé quelques chansons interprétées par des hommes et que je suis capable de chanter, et ça me rend très heureux de voir que finalement, ma voix n’est pas « si aiguë que ça » !
Je vous propose une petite playlist de mes chansons favorites à chanter très fort. Je la mettrai à jour au fur et à mesure que je trouverai des choses qui me plaisent !
Les vêtements
Porter des vêtements traditionnellement perçus comme « de son genre » est souvent une expérience très euphorisante. La première fois que l’on se voit porter ce type de vêtement, c’est si validant et agréable !
Mais affronter les magasins de vêtement peut être une expérience difficile, voire même carrément désagréable. Certains types de vêtements peuvent même procurer une forte dysphorie alors qu’on les essaie simplement… J’ai plusieurs solutions à ces épreuves :
Y aller accompagné
Aller faire les magasins accompagné d’une personne proche de vous et alliée (voire même trans elle-même) qui comprendra vos difficultés.. C’est toujours plus facile d’affronter ça à plusieurs, et se créer un environnement safe, c’est le premier pas vers la sérénité !
Y aller seul
Au contraire, si vous avez peur de vous auto-censurer sur vos choix vestimentaires en y allant avec un proche, faire la démarche d’aller choisir des vêtements seul’e peut vous aider à vous exprimer de manière plus libre dans vos choix vestimentaires.
Les vide-greniers queers
Organisés par des personnes queer sont également un très bon moyen d’essayer, dans un environnement souvent safe, des habits que l’on n’oserait pas porter d’habitude. Et puis qui sait, vous trouverez peut-être quelqu’un pour reprendre votre ancienne garde-robe !
Osez casser les codes qui vous ennuient.
Vous voulez vous habiller de façon masculine mais vous n’aimez pas les couleurs ternes ? Tentez les couleurs, les habits bariolés, les motifs floraux ! Vous voulez être plus féminin.e mais n’aimez pas les robes ? Tentez les jupes, les leggings, les shorts, les jeans, les salopettes ! Casser les codes des genres est étrangement libérateur, une fois le premier pas franchi.
N’hésitez pas à essayer ce qui vous fait envie, et protégez-vous de ce que vous n’aimez pas : personne ne devrait être forcé de porter ceci ou cela !
Les selfies
Les selfies sont un excellent moyen de s’apprécier mieux. Vous aimez vos vêtements aujourd’hui ? Vos cheveux sont en super forme ? Vous vous sentez bien, tout simplement ? Hop, une petite photo !
Le partager aux personnes que vous aimez leur donnera le sourire, et les regarder plus tard vous le donnera peut-être aussi. Pour vous un coup de boost à l’ego, ça ne fait jamais de mal 😉
Les ami.es
Trouver un entourage qui vous aime et vous comprenne sera le moyen de créer d’incroyables moments d’euphorie.
Pouvoir aller se baigner à la mer sans craindre le regard des autres, pouvoir juste être soi-même et ne pas avoir à paraître toujours plus fort que l’on ne l’est réellement, avoir des personnes qui nous comprenne et sur qui l’on peut compter, ça fait la différence.
Si vous le pouvez, s’entourer de personnes qu’on aime et dont la présence nous fait du bien, c’est le meilleur cadeau que vous pouvez vous faire. Les personnes toxiques vous ont déjà trop fait de mal ; réussir à les faire sortir de vos vies est un grand combat qui vaut le coup, à terme, d’être mené.