Les personnes trans forment une population marginalisée, et à ce titre, nous subissons diverses formes d’oppression.
Nous vivons en milieu hostile. Certaines personnes trans se retrouvent à la rue après un coming out à une famille réfractaire, d’autres subissent leur famille néfaste, qui arrête de les aider et qui ralentissent, voir contrecarre, leur transition.
En début de transition notamment, beaucoup d’entre-nous passent par de grosses périodes de dépression, ça va jusqu’à des violences physiques envers soi-même et même des tentatives de suicide. Parfois, la situation est telle qu’on ne peut juste pas respirer.
La déscolarisation, la désocialisation, la dépression, voir même les 3 combinés, sont les situations de beaucoup de jeunes personnes trans. Autant vous dire que c’est pas facile pour remonter la pente, surtout quand on n’a pas une famille bienveillante pour aider derrière.
Le moyen le plus efficace pour s’en sortir est d’arriver à faire notre transition. Arriver à nous apprécier, se sentir bien dans notre corps, c’est la première clé pour s’extraire de ce cycle infernal. Malheureusement une transition, c’est beaucoup d’argent ! On a quelques aides de la sécurité sociale à condition de monter un dossier et de tomber sur les bonnes personnes. Mais ces démarches prennent du temps et de l’energie, et on ne l’a pas forcément.
“Quelques chiffres me concernant ? Suivi psy + Suivi endocrinologie + Hormones + Sessions de laser + Nouvelle garde robe ≈ 3000€ depuis le début. Je compte pas dedans les diverses opérations possibles. Par exemple le coût d’une opération de « changement de sexe » est de 10000 à 15000 € à l’étranger, où les délais d’attente sont les moins longs”
Agathe, 25 ans
Alors forcément, il y a des personnes trans qui ont un CDI stable et qui vont rien demander à personne, elles partiront juste moins en vacances que d’autres. Mais pour les personnes trans dans la galère, c’est différent. C’est un cercle vicieux :
Il est difficile de trouver un travail dans une période de dépression, et sans travail, il est encore plus difficile de lancer une transition sans financement extérieur.
C’est dans ces moments que ces personnes ont besoin d’aide, car elles sont simplement bloquées sans possibilité de s’en sortir.
En tant qu’alliés, votre rôle principal c’est de faire en sorte qu’on ne se retrouve pas dans ce cercle vicieux, qui peut avoir de très grave conséquences. Ou, le cas échéant, que vous nous aidiez à en sortir !
Voici vos moyens d’action pour nous aider au mieux notre lutte :
- Nous financer, si vous le pouvez.
- Nous promouvoir, pour des boulots, pour des logements, etc (le taux de chômage chez les personnes trans est impressionnant)
- Nous partager sur les réseaux sociaux, nous aider à chercher des solutions quand on a besoin d’argent, quand on galère à trouver des médecins adéquats, quand on se lance dans un projet, etc
- Nous défendre quand vous entendez quelqu’un au travail, à la maison, n’importe ou, dire quelque chose de transphobe, attaquer une personne sur sa transidentité ou simplement mégenrer. Chaque acte, ne serait-ce que de corriger quelqu’un, nous aide à garder le moral, à nous sentir soutenu.
- Nous laisser de l’espace, ne pas parler à notre place mais renvoyer vers les personnes concernées qui savent de quoi elles parlent.
Notez que ces conseils valent pour toutes les populations opprimées quelles qu’elles soient.