Présentez-vous en quelques mots |
Alors j’ai 21 ans, je viens d’une famille modeste blanche rurale. Actuellement j’ai arrêté la testostérone après quelque mois de traitement, mais je compte reprendre tôt ou tard. J’ai fait un changement de prénom. Et je suis étudiant à la fac. |
Racontez votre parcours jusqu’à comprendre que vous étiez trans. Comment l’avez-vous compris ? |
J’ai eu un parcours sans véritable encombre. J’ai jamais été à l’aise avec l’apparence féminine qu’on attendait de moi, mais mes parents m’ont toujours permis de me laisser m’habiller comme je veux. Donc j’avais des vêtements venant du rayon homme. J’ai dit lorsque j’étais en CM1 à ma mère que j’aurai voulu être un garçon et m’appeler Max, mais ne pensant pas ça possible j’ai mis de côté cette idée. La puberté n’était pas spécialement évidente mais j’arrivais à camoufler mes formes avec des tee shirt trop grand ou de gros pulls. Après j’ai compris que j’étais trans en revenant sur mon parcours de vie, en faisant de l’introspection etc et en farfouillant sur internet. Ça a été extrêmement libérateur. J’étais en première année post-bac, n’allait pas du tout à cause du fait que je vivais loin de tous mes proches, dans un logement insalubre et dans une filière d’étude que je n’aimais pas, cumulé à de la dépression, insomnie et anxiété. Mais le fait de mettre des mots sur ma situation, mon vécu, m’a énormément aidé à aller mieux. |
Quelles ont été vos inquiétudes ? Comment les avez vous surmontées ? |
Les premières inquiétudes ont été en lien avec le coming out, la peur que mes proches me soutiennent pas. Mais je ne pouvais pas le cacher éternellement et j’ai profité d’être loin géographiquement de mes proches pour leur annoncer soit par téléphone, message ou lettre. Et je n’ai eu aucun rejet. Après ça a été pour l’accès à la testostérone, j’ai du me battre un peu avec le CHU pour avoir mon traitement et faire croire que j’étais binaire et het. Heureusement, j’ai été soutenu par des amis trans soit rencontrés lors de permanence trans ou bien à la fac. Pour la dysphorie j’ai acheté et on m’a donné des binder. Et sinon j’ai aussi acheté un packer et me suis coupé les cheveux. |
Comment se sont déroulés vos coming-outs ? Si vous ne l’avez pas (encore) fait, pourquoi ? |
Ça s’est extrêmement bien passé, j’ai eu de la chance, il a surtout été nécessaire d’expliquer et de préciser ce que j’attendais d’eux par la suite. Je vous conseille de faire votre coming out quand vous êtes en sécurité. Prenez soin de vous, soyez entouré et n’hésitez pas à aller dans des associations. |
Racontez quelles sont les personnes qui vous ont aidées durant votre transition. |
Les personnes trans que j’ai rencontré suite à ma prise de conscience et, ma famille. Ils m’ont toujours aidé, soutenu, dans les moments compliqués où je faisais face à de la transphobie. |
Comment se passe votre transition ? Est-ce que ça valait le coup ? Est-ce le résultat auquel vous vous attendiez ? |
Ça se passe bien, j’ai arrêté mon traitement pour le moment ne souhaitant pas avoir une apparence trop masculine mais ça valait clairement le coup. Il n’y a pas de prix à pouvoir être enfin soi même. Et rien n’est comparable à l’euphorie de genre. Ma transition m’a permit de me réconcilier avec moi même, d’avancer et de m’épanouir. |
Un conseil à donner pour une personne trans qui voudrait se lancer ? |
Aller à des permanences trans, rencontrer des personnes trans, échanger la dessus, vous vous sentirez moins seul, compris, soutenu, aidé et aurait accès à tout un ensemble de ressources. |