J’ai 21 ans, je suis étudiante en ingénierie informatique et je connais Cécile depuis 3 ans, nous somme de la même université, c’est là que nous nous sommes rencontrées. |
Racontez le coming-out / la rencontre de votre proche trans avec vous. Comment l’avez-vous vécu ? |
J’ai fait la connaissance de Cécile sous son nom de naissance, et nous nous sommes très vite entendues. Elle se faisait souvent charrier parce qu’elle avait des attitudes « féminines », se faisait traiter de « PD » et autre, ça se voyait qu’elle n’était pas bien dans sa peau.
Un an après notre rencontre, elle m’a envoyé un message pour me dire qu’elle ne voulait plus que je l’appelle par son deadname, qu’elle voulait que je l’appelle Cécile et qu’elle se sentait plus proche des filles dans son comportement, et au final ça m’a juste semblé beaucoup plus logique comme ça. Ça collait parfaitement à la perception que je m’étais faite d’elle alors je lui ai dit qu’il n’y avait aucun problème pour moi, qu’elle pouvait venir me parler de tout ce qui la tracassait quand elle voulait. |
Comment le coming-out et la transition de votre proche ont-ils transformés votre relation ? |
J’ai fait parti de ses confidentes à partir de se moment là, elle m’a demandée des conseils sur comment elle devait gérer sa transition, par rapport aux autres et surtout par rapport aux étudiants de notre école, elle était particulièrement inquiète car elle était déjà un peu persécutée avant sa transition.
Je lui ai alors dit que les personne qui l’emmerdait avant l’emmerderait aussi après, que ça ne servait à rien de transitionner doucement pour ne pas les brusquer eux et que le seule personne à qui elle devait convenir c’est elle-même. |
Racontez le parcours de votre proche, de votre point de vue. Est-ce que sa transition a un effet positif sur lui/elle/iel ? |
Très clairement, transitionner a été une libération pour elle, elle s’est sentie bien mieux dans sa peau mais je sens que c’est vraiment dur pour elle… Les gens sont cruels et ceux qui l’ont connus avant transition sont peu à être compatissant. |
Racontez un moment très fort de votre relation depuis le début de sa transition. |
Le moment qui m’a le plus touchée c’est lorsque Cécile est venue me demander de témoigner pour un changement de civilité. Je me suis sentie très émue qu’elle me considère suffisamment de confiance pour une action aussi importante pour elle. |
Un conseil, un message à partager pour une personne qui vivrait la transition d’un de ses proches ? |
Le mieux c’est d’être à l’écoute, et d’encourager la personne à être elle même, car c’est avant tout à elle qu’elle doit plaire et il n’y a rien qui fait plus de bien que d’arrêter de jouer un rôle qu’on déteste. |