Présentez-vous en quelques mots. |
J’ai 24 ans, je suis lesbienne d’origine algérienne, ma mère est trans. |
Racontez le coming out de votre proche trans. Comment l·avez-vous vécu ? |
Elle l’a dit à mon frère et moi quelques mois après avoir commencé son traitement hormonal.
J’admets que je ne me doutais de rien, mais je ne l’ai pas mal vécu pour autant. La moitié de mes amis sont trans, je baigne dans le milieu, si je puis dire, depuis que je suis au collège, et l’important pour moi est le bonheur de ma mère. Et elle était de toute évidence très malheureuse avant. Je suis contente qu’elle se soit confiée à moi. |
Comment le coming out et la transition de votre proche ont-ils transformé votre relation ? |
Notre relation s’est drastiquement améliorée. Nous sommes beaucoup plus proches aujourd’hui, nous avons beaucoup plus en commun.
Nous pouvons partager nos expériences respectives, nous nous respectons mutuellement. Son coming out est la meilleure chose qui nous soit arrivée. |
Racontez le parcours de votre proche, de votre point de vue. Est-ce que sa transition a un effet positif sur elle ? |
Sa transformation a été incroyable ! Finies la colère, la violence, la honte, la dépression.
C’est aujourd’hui quelqu’un de beaucoup plus calme et positif. Elle est méconnaissable ! Elle a absolument fait le bon choix. |
Racontez un moment très fort de votre relation depuis le début de sa transition. |
Dur à dire, tout s’est fait très naturellement, sans choc. Je suis consciente que notre situation est sans doute exceptionnelle, mais nous avons l’impression de vivre une vie totalement normale et banale.
Notre vie a simplement continué, mais en mieux. |
Un conseil, un message à partager pour une personne qui vivrait la transition d’un·e de ses proches ? |
L’important est de se rappeler que ce n’est pas aussi dur pour nous, les proches, que ça l’est pour la personne concernée, qui doit surmonter sa peur, sa honte parfois, et la violence à laquelle elle s’expose dans et dehors du cadre familial. Notre devoir est de soutenir la personne et de respecter ses choix. Le choc finit par passer. Quand on aime quelqu’un, la moindre des choses est de læ soutenir. |