J’ai 18 ans, j’entre dans les études supérieures. Je suis amie d’enfance avec mon proche trans, nous avons passées nos années d’école à être en contact grâce au sport, puis nous avons été quatre ans dans la même classe, au collège et sommes partis dans deux lycée différents, mais sommes néanmoins restés très proches.
C’était l’année 2018, nous rentrions tous les deux en terminale pour l’année scolaire à venir. Je me souviens avoir été très surprise, c’était un aveu auquel je ne me serais jamais attendue. Il était très féminin au collège, et quand bien même je savais pertinemment qu’il était très mal dans sa peau je n’aurais jamais pu imaginer ça. Il m’a confessé ceci par message, et j’ai donc pu lui répondre sans avoir à montrer mes émotions directes.
Quand bien même j’aurais été totalement respectueuse en vrai, la surprise de cet aveu m’aurait probablement décontenancée, tandis que par message j’ai pu lui apporter un message de soutien et de tolérance qui l’a touché je pense. Depuis ce jour nous n’en parlons que peu, mais je me suis adaptée à ces changements, et je suis heureuse de le voir évoluer et devenir de plus en plus heureux.
Comment le coming-out et la transition de votre proche ont-ils transformés votre relation ? |
C’est amusant mais de mon point de vue rien n’a changé. J’ai été tolérante, j’ai accepté tous les changements mineurs qu’amenait sa transition, tel que le changement de pronom. La seule chose qui a probablement changé est que nous nous confions peut-être un peu plus de choses.
Nous sommes chacun plutôt fermés, nous parlons rarement de nos problèmes, et au collège je ne savais presque rien de ses problèmes personnels. Avec cette transition je l’ai vu changer, s’ouvrir, et apparaître de nouveaux sujets de conversations et quelques nouvelles confidences. Il a toujours été une des personnes les plus importantes pour moi, et rien de ce qu’il souhaite devenir ne pourra changer ce statut. |
Racontez le parcours de votre proche, de votre point de vue. Est-ce que sa transition a un effet positif sur lui/elle/iel ? |
Je vois nettement qu’il se sent beaucoup mieux depuis sa transition. Cet état de bonheur est plutôt récent, je pense qu’il a passé beaucoup de temps à craindre les remarques des gens sur son changement de style vestimentaire, de coupe de cheveux..Il sait dépasser les remarques, mais il est impossible pour lui d’assumer totalement sa transition, dans notre région et plus particulièrement dans sa petite ville où les gens ne sont pas tous très tolérants.
Je ne sais pas trop ce qu’il ressent quant à cela, mais je le vois devenir de plus en plus à l’aise avec lui-même, prendre confiance en lui, parler de plus en plus et cela ne va qu’en s’améliorant. |
Un conseil, un message à partager pour une personne qui vivrait la transition d’un de ses proches ? |
Soyez tolérants. Tâchez d’accepter certains ajustements, tel que le changement de pronom. Vous devrez probablement vous adapter à lui, fixez vos limites et discutez ensemble pour trouver un point d’entente. Ne posez pas de questions trop intrusives, sachez connaître les limites de votre relations et vous en arrêter aux questions qui ne le rendront pas mal à l’aise.
Cependant n’hésitez jamais à poser des questions si vous vous sentez perdu sur votre façon d’interagir avec lui, sur des choses que vous pourriez faire ou non. Assurez-vous de toujours avoir son accord avant de parler de sa transition à un tiers, il est important pour quelqu’un en transition de contrôler son image. Une transition ne change pas totalement une personne, tâchez de voir plus loin que le genre/sexe et concentrez vous sur ce que vous aimez de cette personne, ce que vous avez vécu ensemble. Une transition ne bouleverse pas nécessairement une relation. |