Présentez-vous en quelques mots. |
Je suis June, une personne non binaire de 18 ans. Je suis out depuis maintenant 6 mois et j’ai entamé ma transition sociale depuis la découverte de ma non-binarité bien que je sois toujours chez mes parents. |
Racontez votre parcours jusqu’à comprendre que vous étiez trans. Comment l’avez-vous compris ? |
Jusqu’à la découverte de ma non-binarité, je me définissais comme une femme cis et c’était évident pour moi que c’était mon identité. Jusqu’à un beau jour où je ne me suis plus senti·e en harmonie avec cette identité, je ne me sentais plus femme, du moins, plus totalement. J’ai alors tout remis en question et j’en ai déduit que je ne suis ni un homme, ni une femme, mais une personne non binaire. Je suis toujours en train de tenter d’identifier mon genre et de me positionner sur le spectre de la non-binarité aujourd’hui mais je me sens bien mieux depuis cette découverte qui me semble une évidence. |
Quelles ont été vos inquiétudes ? Comment les avez vous surmontées ? |
Mes inquiétudes étaient de ne pas être accépté·e en tant que personne trans, de ma non-binarité. J’avais peur de faire mon coming out mais j’en ressentais énormément le besoin. J’ai découvert assez vite la dysphorie que je combats aujourd’hui grâce à un binder mais aussi grâce aux réseaux sociaux et aux autres personnes trans. Nous sommes toustes belleaux et légitimes. |
Comment se sont déroulés vos coming out ? Si vous ne l’avez pas (encore) fait, pourquoi ? |
J’ai fait mon coming out assez rapidement après avoir découvert qui j’étais. Bien que ça ne se soit pas bien passé, ça m’a permis de m’affirmer et j’en tire du positif de ce point de vue-là, pour moi-même et par moi-même. Après plusieurs réflexions et tourments, j’ai opté pour un post Facebook afin de mettre tous mes proches au courant en une fois et surtout de manière non orale pour ne pas me confronter à leur réaction directe. J’ai eu peur du rejet, peur de ne plus être accepté·e ni aimé·e pour ce que je suis, pour être trans et non une fille comme on me l’a dit toute ma vie. Ce coming out ne s’est pas bien passé notamment à cause du rejet de mon père avec qui aujourd’hui je n’ai plus de contact. Néanmoins, quelques personnes de ma famille me soutiennent et m’appellent June comme je le souhaite et ça me fait un bien incroyable ! Je tire donc une expérience positive de mon coming out car c’est une affirmation de ce que je suis. C’est ma réelle identité. |
Racontez quelles sont les personnes qui vous ont aidé·e durant votre transition. |
Comme je le disais au-dessus, je n’ai pas eu le soutien de ma famille après mon coming out. Il est alors encore plus important pour moi d’être bien entouré·e et d’avoir un endroit safe en cas de craquage. J’ai donc de super ami·e·s qui me soutiennent depuis la découverte de ma transidentité alors qu’iels n’avaient pas encore de mots, jusqu’à aujourd’hui. Ce sont des personnes fantastiques qui me rappellent à quel point je suis une personne fantastique moi aussi, car je suis moi. Ils me rappellent au quotidien ce pour quoi je veux me battre : pour l’égalité, pour nos droits. Ils me rappellent à quel point je suis légitime et courageuxe d’être ce que je suis : out and proud ! Mes ami·e·s sont mon soutien primordial en cas de sentiments de non-légitimité ou de surplus de transphobie subie. Ils ont été là pour moi quand mon coming out a mal tourné, et, grâce à elleux, je vais mieux et je m’assume encore plus. |
Comment se passe votre transition ? Est-ce que ça valait le coup ? Est-ce le résultat auquel vous vous attendiez ? |
Je suis actuellement en train de commencer les démarches afin de changer mon prénom en celui que j’ai choisi. Cette transition se passe plutôt bien dans la mesure ou j’ai le soutien de mes super ami·e·s. |
Un conseil à donner pour une personne trans qui voudrait se lancer ? |
Je lui dirais de se lancer, d’affirmer qui iel est ! Même si cela peu avoir des conséquences négatives voire très négatives, je me sens beaucoup mieux depuis que je suis out. Lance-toi, je crois en toi ! Tu es une personne forte et incroyable ! N’oublie surtout pas que quoi qu’il arrive, tu n’as pas à t’en vouloir ! Tu es totalement légitime, n’en déplaise à certain·e·s ! Fonce, lance-toi, affirme-toi et bats-toi. Tu verras, tu n’es pas seul·e, on se battra et on gagnera. Lance-toi, tu le mérites. |