Tous les traitements hormonaux masculinisants ont les mêmes effets, mais ceux-ci varient en intensité en fonction du dosage et des prédisposions physiques / génétiques.
Effets les plus courants
- Hypertrophie du clitoris qui prend la forme d’un néo-pénis (appelé aussi « dicklit »). Il apparaît en général dès la première prise.
- Mue de la voix (2e-3e mois). Cette mue peut se poursuivre pendant plusieurs années.
- Arrêt des règles (elle peuvent parfois revenir pendent le traitement). S’il y avait des douleurs liées à une endométriose, elles deviennent beaucoup moins fortes.
- Sommeil plus léger.
- Modification de l’odeur corporelle.
- Moins de frilosité.
- Plus de pilosité au niveau du ventre, du visage, des membres (dès le 3e-4e) mois, celle-ci continue de s’étoffer au court des années, surtout concernant la barbe qui met du temps à arriver comme pour les hommes cis.
- Augmentation de la libido.
- Acné.
- Moins de pertes blanches et de « mouille », la pénétration vaginale peut devenir plus douloureuse.
- Répartition des graisses (après 6 mois environ) : les hanches deviennent moins prononcées, on peut perdre un bonnet ou deux au niveau de la poitrine, le visage est plus carré, etc.
- Prise de muscle.
- Épaississement de la peau.
- Changement au niveau des cheveux : perte de densité, éclaircissement des tempes au bout d’un an et parfois calvitie au bout de plusieurs années en fonction des prédispositions génétiques.
Variation des effets
On ne peut pas savoir exactement par avance quels effets se produiront, ni quand, ni à quelle intensité.
On peut néanmoins se faire une idée de ce qui nous attend en se référant aux des hommes cis de sa famille. Par exemple, si ces derniers ont tendance à être imberbes, il y a de grandes chances de l’être aussi une fois sous testostérone.
Un autre moyen de se faire une idée des effets concrets d’un THM sont les témoignage et « avant / après » des transitions similaires aux vôtres (voir la fin de l’article).
Les modifications corporelles sont parfois accompagnées de poussées d’acné, en particulier pour les personnes en ayant eu lors de leur première puberté.
À noter que le corps a la capacité de pouvoir transformer une hormone en une autre. Envisager un surdosage de testostérone peut avoir un effet inverse à celui recherché, c’est-à-dire une féminisation (le surplus de testostérone est transformé en œstrogènes ; pour plus d’information, s’intéresser à l’aromatase).
💡 Une hystérectomie peut augmenter les effets du THM. Après une hystérectomie (ablation de l’utérus), il est possible que la barbe se densifie, que la voix baisse encore ou que la répartition des graisses s’accélère.
Plus d’informations sur la page dédiée de FTMInfo
Effets irréversibles en cas d’arrêt du traitement
La testostérone produit plusieurs effets irréversibles à prendre en compte avant tout début de traitement (malgré des exceptions et variations selon les personnes) :
- Hypertrophie du clitoris
- Mue de la voix
- Développement squelettique (quand il a lieu, en cas de prise jeune)
- Zones de perte de cheveux. La repousse peut être partielle et les cheveux reviennent si la perte de cheveux est récente.
- Pilosité (certaines zones, notamment le visage). À l’arrêt de la testostérone, la pilosité ralentit et s’affine à condition que les taux d’œstrogènes remontent.
Microdosage
On dit qu’un traitement est microdosé quand on obtient à la fin des taux hormonaux dans la moyenne basse des personnes cisgenres et dyadiques (pas intersexes) du sexe assigné.
Un microdosage peut être utile pour mieux appréhender psychologiquement les changements (en cas de neuroatypie par exemple), pour prendre encore un peu de temps avant de faire ses coming out tout en répondant à son besoin de commencer un THS, ou bien dans le cas des personnes qui cherchent une certaine androgynie.
Les THM en gel sont les plus adaptés pour le microdosage car ils permettent d’ajuster son traitement jour par jour.
Il faut cependant savoir que si les effets arrivent moins vite, tous les effets mentionnés plus haut arriveront aussi avec un THS microdosé. Ils arriveront juste plus lentement.
Le dosage est « bon » lorsque le taux de testostérone est stable entre deux prises de sang, similaire à celui d’un homme cis (entre 7 et 30 nmol/L) et qu’on ne ressent pas les effets secondaires d’un dosage mal adapté (effets secondaires les plus courants : sueurs froides, bouffées de chaleur, humeurs basses, fatigue chronique, des troubles du sommeil).
Les risques d’un THS sous-dosé sur le long terme sont mal connus : prudence donc.
Microdosage de testostérone et endométriose
Des retours d’expérience montrent que la testostérone réduirait grandement les douleurs liées à l’endométriose, même à des doses en dessous du seuil qui entraîne des modifications visibles de l’extérieur.
Un THS à base de testostérone microdosée pourrait donc être une possibilité pour des femmes cis et personnes transmasculines souffrant d’endométriose.
THM et syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Des études montrent qu’environ 15 % des personnes ayant des ovaires seraient atteintes de ce syndrome (source : association Esp’OPK). Le SOPK est d’origine hormonale (taux de testostérone plus haut que la moyenne des femmes cis dyadiques) et peut se manifester, de façon non exhaustive, par :
- des troubles des règles (cycles irréguliers ou absents) ;
- des difficultés (parfois une impossibilité) à procréer ;
- de l’acné ;
- une pilosité plus importante (souvent appelée « hirsutisme ») au niveau des jambes, des cuisses, de la zone pubienne, du torse, du visage et / ou du dos ;
- une humeur basse ;
- un surpoids ;
- des problèmes cardiovasculaires ;
- du diabète.
Le SOPK ayant une origine hormonale, certain·e·s praticien·ne·s hésitent à prescrire de la testostérone aux personnes trans ayant ce syndrome. S’il existe peu d’études à ce sujet, les chiffres dont nous disposons ne permettent pas de montrer qu’un THM aurait une influence particulière sur le SOPK. En l’état des connaissances, le SOPK n’est pas une contre-indication à la prise d’un traitement à base de testostérone.
Contrairement à une idée répandue, les personnes SOPK ne semblent pas avoir besoin d’un dosage plus faible de testostérone. On pourrait croire en effet qu’un microdosage serait préconisé pour une personne ayant déjà un taux de testostérone élevé. Or, plusieurs témoignages rapportent qu’un traitement microdosé ne permet pas d’obtenir un taux suffisant. Il est important de noter en outre qu’un microdosage a pu provoquer chez des personnes SOPK une baisse de la production d’œstrogènes, avec pour conséquences de la fatigue et une humeur dépressive.
En revanche, il semble que les effets d’un THM arrivent plus rapidement et de façon plus forte chez les personnes SOPK.
Vous pourrez trouver plus de renseignements et de retours d’expérience ici.
✍️ Article écrit par Lous avec l’aide de Cælus